Plus que sept dodos avant les vacances !

Autour de moi, je n’entends que cette phrase magique incantée comme une litanie : « Pfiou, vivement les vacances, plus que dix dodos ! » Est-ce à cause de cet hiver de cochon qui, même s’il n’était pas froid, nous a douloureusement privés de neige et de plaisirs glissants ? De la fatigue accumulée ? Du 11 septembre dernier qui a traumatisé une bonne partie d’entre nous ? De la Coupe du monde de soccer dont on ne peut prévoir les résultats ? Franchement, je n’en sais rien mais je constate que tout le monde en a plein la casquette !

Il faut dire que les vacances, c’est drôlement bon. Surtout quand on a des enfants. Non mais c’est vrai, les vacances d’adultes en solo offrent le repos bien mérité, la découverte de nouveaux lieux (le cas échéant), l’enrichissement culturel (ah, le farniente au soleil avec un bon polar et un lait aux amandes glacé). Mais, les vacances familiales, elles, nous permettent une certaine reconnection avec notre lointain désir de procréation. Ce moment – beaucoup trop court – nous rebranche avec la vie. Rien de moins !

Sans compter le week-end !

Qu’est-ce qu’un quotidien avec un ou plusieurs enfants ? On se lève le matin, on court, vite le petit déjeuner, vite les lunchs, vite la douche. L’ordre importe peu ! On quitte la maison vers le travail, l’école, la garderie, les trois éventuellement. La course continue devant le clavier d’ordinateur, dans la salle de réunion, dans la salle d’urgence. Vite, on rentre en passant par la case ramassage des petits. À peine de retour, il faut préparer le souper, surveiller les devoirs, donner le bain, lire une histoire et coucher les adorables bêtes en espérant qu’un cauchemar ne les réveillera pas vers minuit au moment où l’on va enfin pouvoir dormir. Et bien sûr, il ne faut pas oublier l’anniversaire de la petite-nièce, le compte-rendu de conférence à lire absolument, l’horaire du cours de gym qui a changé, dire à notre amoureux qu’on l’aime et éventuellement envisager une partie de jambes plus très en l’air à l’heure qu’il est ! Vous survivez, vous ? Moi, je craque.

Bref, la routine est souvent tellement lourde qu’il m’arrive – oui, oui, je suis sûre que ça vous arrive à vous aussi – de m’effondrer et d’oublier pourquoi j’ai fait des enfants. Le marathon continue pendant des semaines, des mois, des saisons. Chaque été c’est la même chose, je ne comprends pas comment les Québécois peuvent se contenter de deux malheureuses semaines de congé. C’est indécent. Comment peut-on se refaire une santé physique et mentale en si peu de temps ? Et si on retourne au boulot crevé, et bien… on tombe malade. Mais ceci est un autre débat. Revenons à nos orteils ensommeillés par onze mois de chaussures.

Youpi, on est parti !

Arrivent les vacances. Je ne parle pas des congés pris à Montréal où seuls les enfants vont dans des camps de jour tandis que les parents continuent d’affronter leur casse-tête logistique quotidien. Je parle de vraies vacances prises à l’extérieur de la ville avec toute la tribu. La cassure est nette, flagrante, évidente. Premier bonheur : la fin des horaires coulés dans le béton. On se couche quand on veut, on se lève quand on veut… ou presque. Avec un jeune bébé, les horaires changent rarement sous prétexte qu’on est en « vacances », concept qu’un nouveau-né comprend très mal ! Deuxième qualité : plus besoin de s’énerver avec les repas. Tout en restant équilibrés, les menus affichent plus souvent des salades que des petits plats mitonnés. Moins de préparation, moins de cuisson, moins de vaisselle et, a priori, pas de lunch à préparer pour le lendemain. Ça c’est vraiment le luxe.

Et bien savez-vous ? Dès qu’on enlève ces deux petits éléments incontournables de la routine familiale, la vie devient plus belle. Hop, une partie de stress vient de décoller. Moins d’angoisses, plus de sourires, plus d’humour ; Les vacances commencent bien. Côté linge, pas trop de soucis à se faire. Un jean, un short, une robe, un maillot de bain et le tour est joué. Quant au ménage… non mais qui se préoccupe d’avoir un chalet, une tente ou un motorisé impeccable par 32 degrés à l’ombre ?

Concentré de bonheur

Pour une fois, une toute petite fois au cours d’une année trop remplie, on peut ne pas être parfait. On peut traîner en gougoune, se jeter tout habillé dans la piscine en riant aux éclats, feuilleter des tonnes de magazines insignifiants, manger de la crème glacée trop riche à minuit, faire des câlins à nos enfants au fond du sac de couchage, leur lire des histoires folles, dire des bêtises qu’ils croiront, rêver en pédalant dans le vent, et surtout, ne pas faire ce qu’il faudrait faire, repousser enfin à demain ce qu’on peut faire le jour même ! Je ne sais pas ce que vous en pensez mais moi, rien que d’en parler, je me sens presque en vacances.

Avant de prendre congé pour l’été, je tiens à remercier très sincèrement toutes celles et ceux qui ont pris un peu de leur précieux temps pour répondre à mon questionnaire sur le désir d’enfant. L’intérêt que vous portez au sujet me conforte et me motive dans l’envie d’écrire ce livre. –30-

Chronique publiée sur le site petitmonde.com, juin 2002

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s