une année en Gironde 29 – Pays Basque 1

À côté de St-Jean-de-Luz, Cap Ferret a l’air d’un village de prolos! C’est dire si ça dégouline de fric. Je ne m’en souvenais pas, mais cette fois-ci – âge aidant – ça m’a explosé au visage: pas une paire de chaussures sous les 200 euros…

… des apparts vendus à plus de 10 000 euros le m2, partout des Lacoste et des Fred Perry, même les surfs circulent en BMW… Heureusement, la plage reste exceptionnelle, les Basques sont gentils – ou bien ils posent des bombes, mais même ça ils ont arrêté, l’oxoa (prononcer ochoa) est délicieux et la montagne est proche. De quoi passer quelques jours plus qu’agréables surtout quand il fait 28°C sur la plage un… 28 octobre.

Et formidables journées nous avons passées. Reçus par mon vieux copain F. – pas si vieux, nous avons le même âge, mais on se connaît depuis la 2nde (sec. 5) – son américaine et généreuse épouse et leurs trois énergiques gaillards, nous nous sommes posés au bout de la digue dans la maison familiale. Le grand-père avait trouvé LE spot idéal, face aux vagues, loin des touristes. Même les voitures ne passent pas. Quand le bruit des rouleaux nous réveille le matin, on ouvre les volets et la baie de St-Jean-de-Luz s’étend à nos pieds. Quelle vue, non? Socoa, en face avec son fort, bastion de l’UCPA.

La plage côté ville avec sa longue promenade noire de monde les beaux dimanches.

Fred et les enfants n’étaient jamais venus dans ce coin chic du Pays Basque. Pour moi, ce trop court séjour a plutôt ressemblé à des retrouvailles touchantes. Toujours avec mon copain F., nous avions traîné nos guêtres de jeunes adultes au début des années 80. Nous dormions dans le camping-car familial, au pied de la maison, comme le font aujourd’hui les bedonnants quadra surfeurs avec leurs enfants. Puis j’y suis retourné, avec la même bande de copains, quelques années avant mon départ pour Montréal. L’UCPA aussi pour un stage de voile mémorable. Enfin, un passage éclair le temps d’un dîner de rêve avec un caniche assis sur la banquette à côté de moi en 1997.

Le port

en me levant tôt, j’ai pu apprécier la ville… vide. J’adore, où que je sois dans le monde, arpenter les rues au lever du soleil. Ici, les rues piétonnes.

l’embouchure du bord, avec une vue de l’autre côté de la Nivelle.

non ce n’est pas un aquarium, ce sont les dizaines de Barbus qui nagent dans les eaux du port. St-Jean-de-Luz a reçu la pire côte de propreté l’été 2011, de quoi vraiment donner envie de sa baigner ou… de manger du poisson.

Grand Hôtel Loreamar Thalasso Spa… je devrais leur proposer ma photo en échange d’une nuit dans une suite, tiens.

Lors de mes passages précédents, je ne me souvenais pas d’une part de l’indécence des prix, et d’autre part, de l’omniprésence de la culture basque. Aujourd’hui que les bombes n’explosent plus pour l’autonomie, le fait basque semble être devenu une marque de commerce.

Tout est basque, les restaurants, les bistros, les magasins, les festivals, les journaux…

Peut-être simplement ne m’en étais-je pas rendue compte. Que dit-on du Basque? Qu’il est fier, franc, noble, droit tendance psychorigide… Je ne sais pas, mais mes origines bretonnes se ressourcent dans ce coin où la nature assez sauvage – des lieux et des gens – n’est jamais bien loin.

Il n’est pas toujours facile d’être basque en France, notre histoire nationale n’admettant pas d’histoires parallèles. Pourtant l’identité basque existe bel et bien : une langue parmi les plus anciennes au monde, l’euskara, des origines mystérieuses, un attachement très vivace au territoire, un goût fervent pour la démocratie. Reste que l’exemple du Pays basque espagnol prouve qu’une identité forte n’est pas forcément synonyme de repli sur soi ou d’archaïsme, bien au contraire. Sa spectaculaire réussite économique, prolongée par un rayonnement culturel international à travers le musée Guggenheim de Bilbao, s’est fondée sur une autonomie politique que la France jacobine refuse toujours aux Basques de France. Pourquoi ne pas penser et imaginer qu’une identité plurielle puisse être un terreau fertile ? C’est ce que raconte ce livre : une histoire du peuple basque et de ses figures les plus marquantes, un peuple fier et indépendant, parcourant les océans et plus que quiconque ouvert au monde, à l’économie et à la modernité. Être Basque aujourd’hui, Jean-Philippe Larramendy, 2008, Éditions Michalon

une langue illisible et… imprononçable pour le profane.

Une culture forte autour de chants masculins bouleversants, de rugby là encore très viril et de pelote… basque qui se joue devant les frontons (extérieurs) ou dans les trinquets (intérieurs).

Mais St-Jean-de-Luz est aussi, avec Biarritz, puis Hossegor et Lacanau plus au nord, un bastion du surf français. En ce week-end de Toussaint, les vagues étaient paraît-il exceptionnelles (autour de 3 mètres/ 9 pieds) et l’affluence de surfeurs… proportionnelle (d’autant que Biarritz accueillait un championnat monopolisant les rouleaux locaux). De 40 courageux qui sont allés attendre leur vague dès 8h le matin, ils étaient plus de cent en moyenne tout le reste de la journée. « Je ne crois pas avoir jamais vu ça » dira F. comptant et recomptant d’un bout de jumelle, les points noirs qui flottaient. « 112 », hurlera-t-il à un moment… malgré la marge d’erreur.

pas d’âge pour surfer… nous avons croisé de nombreux quadras, quinquas, voire plus… normal, le surf s’est développé au Pays Basque dans les années 70; faites le calcul!

les filles ne sont pas légions, particulièrement en ce jour de très grosses vagues

la taille des vagues n’était pas juste une vue de l’esprit. M. a voulu passé sous l’une d’entre elles s’apparentant plus à un mur d’eau qu’autre chose. Trop tard, la planche a cassé net!

quand la marée commence à redescendre, les rouleaux viennent s’écraser sur la digues. Les jeunes déboulent avec leur body-board et s’éclatent dans le retour de vague.

tels Brice de Nice, ceux-là attendent leur vague et contribuent au mythe du surfeur

la tribu n’est pas restée sur le rivage – sauf moi qui ai paresseusement glandé au soleil – et est allée tenter sa chance sur les vaguelettes en buvant avec plus ou moins d’eau au passage. Reste que mamzelle était vachement fière d’elle, et que le petit bonhomme a quand même été un peu beaucoup trop secoué. Le père lui, est parvenu à glisser deux fois sur les genoux. Ils ont tous hâte de prendre un cours.

vivement qu’on revienne.

2 réflexions au sujet de « une année en Gironde 29 – Pays Basque 1 »

  1. Très intéressant de te lire. D’autant plus que je caresse l’idée avec ma conjointe et mes 2 petites de faire comme vous et passer 1 an en Rhône-Alpes dans quelques années et y faire mon boulot de booker en Europe pendant que ma chérie visitera les abbaye du coin et que les petites goûterons à la médicine scolaire française (attachez vot’ tuque les cocottes…).

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