une année en Gironde 58 – Pyrénées: la force de la nature

Tout a commencé par ma mauvaise humeur… Oui, ça m’arrive. Deux d’entre nous voulaient skier, deux autres, non. Plus l’idée de changer de station le cas échéant. Bref, direction Gavarnie, trente minutes de lacets, un soleil éblouissant, une faille profonde et des ponts qui la surplombent. À peine partis de Luz-St-Sauveur, nous sommes impressionnés par l’environnement.

Finalement, après un passage par le village, nous optons pour la station de ski. Un autre paquet de virages plus loin, sans l’ombre d’un flocon, même sur les bas-côtés, arrivée dans un lieu surréaliste. Perchées parmi les sommets et les bandes de lichen, des pistes. Pas nombreuses. Mais contrairement à Luz Ardiden hier, il n’y a personne, ou presque. Un télésiège sur dix est occupé. Toujours le soleil. Un café plus sympa à l’intérieur qu’à l’extérieur – on dirait un blockhaus façon James Bond, coulé à même la paroi – et des prix de remontées qui nous refroidissent, nous optons pour la randonnée.

Arrêts photos, détours par des chemins – une manie de Fred – nous découvrons un ruisseau, une bergerie, des agneaux, une Sainte… J’adore ces parcours improvisés qui nous amènent dans les recoins inattendus. Les enfants s’assoient au bord de l’eau. Trois minutes plus tard, chaussures et chaussettes enlevés, ils pataugent dans le torrent, prennent un caillou, le reposent, le replacent, en prennent un autre… Pourquoi se casser la tête à les « animer »? Ils s’occupent assez bien tout seuls.

De retour au village de Gavarnie. La marchande de journaux me rassure, trouverons-nous le chemin? « Ah madame, vous allez tout droit, c’est large comme ça, suivez les gensse. » Stationnement privé (le public à 5 euros est fermé). On suit d’abord un ruisseau ponctué de cafés… fermés. Mars n’est pas la haute saison. Le sentier, peu ou pas balisé – c’est pas St-Hilaire ! – est effectivement large et bien tassé. On pourrait presque être en running. Nous avons d’ailleurs croisé des familles en chaussures de ville.

Pour la pause pique-nique, nous quittons le chemin… juste 4-5 mètres au-dessus, loin des regards des rares promeneurs. Nous nous affalons dans les mousses séchées. Ça sent le thym rustique chauffé au soleil printanier. Sieste? Les heures s’écoulent. Pas le temps. Départ vers le Cirque alors…

Depuis 1997, le cirque naturel de Gavarnie a été classé au Patrimoine mondial de l’Unesco dans l’ensemble Pyrénées-Mont perdu. D’un diamètre de six kilomètres, ce cirque d’origine glaciaire, merveille naturelle, est l’un des sites les plus visités de la chaîne de montagnes. La hauteur des parois atteint près de 1 500 mètres, en trois étages successifs séparés par des banquettes moins inclinées. (Wikipedia)

La montée commence, les jérémiades aussi : j’ai chaud, j’ai soif, je ne veux plus marcher, j’en ai marre… Les chèvres a deux pattes manquent d’entraînement! Le petit n’arrête pas de parler, du coup, il fatigue vite; La grande a trop chaud et grince dès qu’elle est au soleil. Grognements des parents, menaces de punition – « tu ne viendras pas faire la grande randonnée en Corse, na!! » – carottes, on a tout essayé, jusqu’à l’entrée dans le Cirque. Au détour d’un escarpement… un hôtel-restaurant et un mur de pierre et de glace. Près de 2 km de rocher qui ferment le paysage et bloquent l’accès à l’Espagne. Une frontière naturelle infranchissable. Quelques alpinistes chevronnés montent ou descendent les cascades de glace. Pas pour moi. Des randonneurs équipés s’avancent en raquette. Spectaculaire. Toujours le soleil.

La descente : glissante – neige et glace sur 80% de la seconde partie du chemin (après la chaîne qui barre le sentier et suggère les difficultés à venir) – facile, joyeuse, rapide. Quant à la bière au bistrot…

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