Casse-tête. Choisir de se nourrir de manière responsable inclut tellement de paramètres que je ne parviens pas à être satisfaite de mes choix. À ce registre, le proverbe « le mieux est l’ennemi du bien » prend tout son sens.
Responsable ? Des ingrédients bio, idéalement équitables. Jusque là, simple. Une majorité de produits des magasins d’alimentations bio répond à ces deux critères. Ça se complique quand on ajoute les éléments nutritionnels.
Personnellement, je fais la guerre aux gras trans et aux sucres raffinés (ceux qui ne viennent pas des fruits comme le fructose) ajoutés, depuis longtemps. Depuis peu, j’ai ajouté la traque de l’huile de palme, cette cochonnerie qui obture les artères. Elle ne coûte rien à produire, forcément les agriculteurs n’encaissent pas grand chose; en prime, elle contribue largement à la déforestation dans les pays où elle est extraite. Que du bonheur.
Depuis juillet 2011, un jeune Strasbourgeois essaye de vivre sans huile de palme. Un défi quotidien. Toutefois, un scientifique spécialiste du palmier à huile au CIRAD (Recherche agronomique pour le développement) explique ici que nous véhiculons pas mal d’idées reçues sur cette production.
Faites l’exercice. Allez faire l’épicerie dans votre boutique bio favorite. Dans mon coin de pays, le Marché de Léo à Langon affiche fièrement un 100% Bio sur sa devanture. Si le beurre d’arachides est exclusivement composé de cacahuètes, celui d’amandes contient du sucre de canne et… de l’huile de palme non hydrogénée. Comme le beurre de noisettes et de sésame. Aucune des six marques qui proposent des tartinades au chocolat offre un choix sans huile de palme.
Note: à force de chercher comment illustrer cette note, j’ai trouvé une chocolade de chez Jean Hervé, sans huile de palme. Un tel argument marketing que c’est inscrit sur l’emballage.
Côté boisson, seul un jus de pommes de la marque Pressade Bio est présentée sans sucres ajoutés, tous les autres (orange, multifruits, ananas et pommes), les autres en contiennent tous.
Ce ne sont que des exemples. Une liste loin d’être exhaustive, bien sûr.
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Dans ma candide vision de l’alimentation responsable, j’ajoute les emballages. Il me semble que dans une boutique bio, cet aspect devrait être important. Ainsi, le vrac. Ces aliments que l’on propose dans des grandes boites; Chacun se sert la quantité de son choix dans un sac… mi papier, mi plastique. Les packs de lait de soja de Bjorg par exemple, sont présentés par six dans un sur emballage de … plastique. Pour moi, le top ce sont ces délicieuses compotes de fruits proposées dans des contenants souples prêts à l’emploi en pique-nique. Tout alu. Maintenant je m’interroge, entre l’alu, le métal, le verre et le plastique, que doit-on choisir ? Qu’est-ce qui pollue le moins de la production au potentiel recyclage ?
Casse-tête. Je n’ai pas abordé les produits d’entretien ou mieux, les soins de beauté. J’avais vu un étonnant reportage à ce sujet. Une crème de jour parfaitement bio ne peut pas être conservée ailleurs qu’au réfrigérateur. Regardez dans votre boutique bio favorite, les crèmes de jour sont sur les… tablettes/étagères. Pour compliquer le truc, on peut s’interroger sur les essais sur les animaux. Enfin perso, je préfère qu’une crème soit testée sur un rat que sur une pauvre fille qui sert de cobaye pour gagner de l’argent. J’imagine que mes amis défenseurs des animaux vont me la remettre sous le nez celle-là!
La dernière fois que je suis allée chez le poissonnier, j’ai eu droit à un cours express sur le manque bientôt dramatique, de poissons. Rapport aux Asiatiques qui ne respectent ni les quotas ni les zones autorisées de pêche. Il faut bien des coupables. Donc, plus de poissons. Pourtant c’est bon pour la santé le poisson. Il n’y en a plus, ou alors des poissons d’élevage. Franchement, s’ils ne viennent pas d’élevages bio, ils ont un sale goût de vase, pour ne pas dire de merde. Et oui, ils sont élevés dans des espaces, format boites de sardines, serrés les uns contre les autres. On se rabat sur la viande ? Mauvaise pour les artères et pour l’équilibre mondial (version allégée : une vache qui nourrit 10 individus consomme 1 tonne de céréales qui nourrirait 100 individus).
Alors, on mange végé. Pas de problèmes. Et bio, et équitable, et cetera. Retour à la case départ.
J’oubliais, il faudrait aussi favoriser le commerce de proximité, bannir les grandes surfaces… vive l’autosuffisance! Enfin bon, perso, j’ai déjà opté pour la mooncup, mais je me vois mal faire mon papier cul à la maison 😉
J’ai remarqué le pot de nutella sur ta première photo…
http://www.cbc.ca/news/world/story/2012/04/27/nutella-lawsuit.html?cmp=rss&utm_medium=twitter&utm_source=twitterfeed