une année en Gironde 66 – Paris, la fin des excuses !

Impossible. J’ai trop pris goût à ces escapades pour y mettre fin sous prétexte que le stage d’écriture de roman policier est bel et bien terminé. Six fins de semaine intenses qui ont charrié leur lot de difficultés. Il paraît que c’est normal.

Aleph est une école privée d’écriture dont le siège social parisien accueille des apprentis auteurs – quelques professionnels y rafraîchissent leur style – de tous horizons. Plusieurs succursales régionales offrent elles aussi un catalogue intéressant. Une hiérarchie parmi les formations offertes et une large palette de thèmes permettent à chacun de trouver le stage qui lui convient. Professionnels aguerris, les animateurs donnent le ton et l’esprit de chaque cycle. Franchement, je recommande. Le contenu me convient et j’adhère à la forme.

Le stage est une occasion de rencontres. Celles de mes collègues auteurs. D’ailleurs, à la veille de ce dernière étape, j’ai pris un café avec une participante de mon stage précédent (scénario). Pour le cycle polar, cinq personnes aux personnalités, aux expériences et attitudes diverses. Confrontant, enrichissant, grinçant parfois. Un groupe attentif réuni au hasard de l’envie d’écrire. C’est vrai, je l’ai écrit ailleurs, quelqu’un m’a… soûlée. Une personne excessivement cultivée, très gentille, dont le besoin de reconnaissance a mobilisé l’attention. Toutefois, cette personne est, à mon humble avis, celle qui a le plus travaillé, le plus avancé parmi nous. Le polar ne l’intéressait pas spécialement, pourtant, elle a joué le jeu jusqu’au bout, repoussant ses propres limites de manière inattendue. Un groupe donc, avec ses bons et moins bons aspects.

Oser lire devant un public, aussi bienveillant soit-il, reste un exercice difficile auquel certains se prêtent pratiquement dans la douleur. Pendant les stages, on apprend – structures narratives, techniques d’écriture le cas échéant, création de personnages, etc. – on écrit, chez soi, et quelquefois en direct, on lit, on commente, on recommande, on conseille, on suggère. Puis on partage un repas, de-ci de-là. Trouver un resto le dimanche midi dans Paris, même dans le 6e demeure toute une aventure. À ce registre, je recommande chaudement le restaurant basque Chez Gladines sur le boulevard Saint-Germain : des plats qui sont devenus mon quotidien, en quantité… masculine, toujours de qualité, servis avec gentillesse et humour. Un gâteau basque dé-li-cieux. Je sais de quoi je parle, même ceux de Henriet à St-Jean-de-Luz, ténor du GB, paraissent fades à côté. Quoi ? Tout le sait que j’exagère; Je suis née comme ça.

Au fil de week-ends, on se découvre, on s’apprivoise. Les affinités se développent. Les sujets de discussion s’élargissent, les éclats de rire ponctuent les conversations, les grincements de dents aussi, parfois. Chaque participant dépose son bagage personnel à l’entrée de la salle et se présente en auteur. Chacun vient écrire. Le reste… Jusqu’à un certain point, on s’en moque. Mais quand on s’embarque dans un cycle long – 6 fins de semaine étalées sur 6 mois par exemple – on est rattrapé. On parle d’écriture, mais on parle aussi de la vie. Là encore, c’est enrichissant. Sans Aleph, je n’aurais probablement croisé aucun des stagiaires. Pourtant, chacun à sa mesure m’a apporté quelque chose. Et je les en remercie.

Voilà. C’est fini. Normalement, nous avions trois sessions pour trouver une histoire et construire des personnages, trois autres pour développer un style efficace et radical comme celui propre aux romans noirs. Je suis lente, finalement. J’ai mis six mois à trouver une histoire qui tienne debout. Des blocages personnels, un manque de temps… « La famille et le quotidien sont les pires ennemis de l’auteur, » dira notre coach. Ouais. Maintenant, plus d’échéances, plus de devoirs à faire. J’ai tous les outils en main. Reste à écrire.

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