En France, pour inscrire un enfant à l’école, il faut une preuve de résidence… Pour avoir un logement, il faut un emploi en contrat à durée indéterminé (CDI) ou une caution bancaire émise par une banque… Pour ouvrir un compte bancaire, il faut présenter un bail et des preuves de revenus… Pour postuler un emploi, mieux vaut avoir un CV avec des expériences locales et… une adresse. Non mais, qui de la poule ou de l’oeuf ?…
Puis, nous avons rencontré Agnès.
Comme la Sainte du village de mes étés d’enfant. Agnès nous a trouvé une maison. Nous plait. Nous donne plein de trucs et autres conseils sur notre nouveau bourg d’adoption et considérations sur la vie. Agnès ne se prend pas la tête, a des enfants qui ressemblent aux nôtres, s’habille selon le temps et pas selon ses clients. Elle sourit, elle écoute, elle nous fait confiance.
Grâce à Agnès, aujourd’hui, j’ai signé notre bail. Sésame incontournable en main, je suis allée à la Mairie, inscrire petit bonhomme à l’école, puis au collège pour l’entrée de Mamzelle en 6e (secondaire 1). Je croyais rentrer chez moi avec les deux inscriptions en bonne et due forme. Bien non. Monsieur le Maire, absent, ne pouvait signer le formulaire de l’école; Madame la proviseure, pointilleuse sur les us et coutumes, n’accepte pas les inscriptions si elles ne sont pas référées par l’Académie. Mince. Je vais devoir y retourner. Enfin ce n’est pas grave, tout s’est fait dans la bonne humeur. Un gage de réussite, assurément.
Maintenant, je peux m’attaquer aux gros morceaux : la banque… puis en vrac, l’électricité, le gaz, l’eau, le téléphone. C’est chouette, non?
Toute cette aventure me questionne. Je suis Française, enfin Franco-Canadienne, je me souviens d’un paquet de codes de vie courante et j’ai tout plein de références – c’est vrai, j’ai changé de région naturelle – et pourtant, c’est un bordel incommensurable. Comment font les étrangers quand ils débarquent plein de bonne volonté ? Je ne parle pas des clandestins. Simplement d’une famille de Québécois qui aimerait venir passer une année ou deux… Bonne chance les amis.
C’est le type d’histoire que beaucoup de gens débarquant en France racontent. Cela laisse l’espoir que nous pourrions nous simplifier la vie, puisque nos voisins le font, mais hélas nous n’y arrivons pas, et chaque tentative de simplification amène son lot de complications. Bonne chance et bonne installation !