J’ai honte, je l’ai lu en français. Qu’on s’entende, depuis que j’ai repris des cours d’anglais, il y a quatre ans, j’ai découvert le plaisir de lire en langue originale… anglaise. Je ne maîtrise ni le tamoul, ni le finnois, ni même l’espagnol que pourtant je lisais aisément il y a deux décennies. Mais je m’astreins à lire les auteurs anglos dans leur langue. Sauf que trouver des livres en anglais, en France, n’est pas simple. Le choix est limité, les prix élevés. Alors quand j’ai mis la main sur une batterie de romans « faciles » dans un Easy Cash (pawn shop local) à cinquante centimes d’euros chacun, j’ai abandonné vilement mes principes et me suis précipitée. Première du lot, Donna Leon.
J’aime bien cette auteure américaine. Elle vit à Venise depuis plusieurs années. De sa plume qui ne se prend pas au sérieux, elle a imaginé le commissaire Brunetti. Les enquêtes ne sont pas trépidantes, l’écriture manque de personnalité, mais Brunetti est charmant et la Sérénissime devient un personnage à part entière. J’en ai lu quelques-uns. J’avoue, aussitôt lus, presque aussitôt oubliés, à part quelques images marquantes.
Toutefois, dans ce Cantique des innocents – Suffer The Little Children, en vo – l’auteure vient chatouiller un de mes thèmes favoris : le besoin irrationnel d’enfants, qui conduit des adultes à poser des actes démesurés et illégaux. L’histoire commence par l’attaque nocturne d’un médecin vénitien réputé. Brunetti est sorti de son lit pour rencontrer la victime dans sa chambre d’hôpital. Les éléments se brouillent alors : carabiniers, maternité clandestine, vol de bébés. Tout ça au rythme des vaporetto.
Lire un Donna Leon, c’est comme manger un éclair au café : un plaisir immédiat, joyeux et sans conséquence. On est loin de la prise de tête, ici. Miumm.