errances parisiennes

Ma fille et moi. Enfin, mon image. Elle débarque tout juste, en aller simple. Mine pâle d’une jeune femme qui vient de passer cinq mois à bosser en alternance avec des fêtes mémorables. Je suis contente. Elle est là, à portée de câlin. Ses chaussures parlent. Pour leur clouer le bec, on les jettera dans le caniveau. D’ici là, lui en trouver une paire qui ne prenne pas l’eau de pluie qui s’abat sur la capitale


Nous parlons. Tout, rien. La vie, le quotidien, les amis, leur avenir, les façades, les vitrines. « Tu veux aller à la messe, demain ? » demande-t-elle. « Pas spécialement ». On cherche des chaussures. Dans les Marais, les boutiques sont hors de prix. Elle tente de se souvenir des friperies qu’elle fréquentait lors de son dernier passage.

Chaussures essayées. Ça ne va pas. À ce prix-là, pas de concession. Exigence de plaire.

Pourquoi chaque mot dit, chaque phrase entendue en appelle d’autres ? Toujours. J’ai le cerveau qui rebondit sur tout. J’ai un grand trampoline dans la tête. « Focus maman, tu es tellement dure à suivre ».

Chaussures trouvées. Le soleil apparaît au même moment. Trop tard, nos chaussettes sont déjà trempées.

Nous retrouvons mon amie N. Défoncée de travail. Malade de ses journées d’une douzaine d’heures qui s’enchaînent depuis trop longtemps. « L’an passé, elle disait qu’elle allait faire quelque chose ». « Oui, chérie. 52 semaines plus tard, elle bosse toujours autant. »

Tiens, des murs de livres dans un café. Une bibliothèque improbable. Ambiance chaleureuse. BoBO. Le porche à côté s’ouvre sur une cour branchée. Fiat 500 – la seule la vraie ! – et revers du café. Boutique Merci, boulevard Beaumarchais, juste dans le prolongement des Filles du calvaire. Pour les Québécoises que nous sommes, une source d’amusement, forcément. La boutique est tendance. Plancher de béton poli anthracite, hauts plafonds sous verrière, savant mélange de baroque et de contemporain. Audrey Hepburn en effigie. Chiens de poche empaillés. Je regarde partout… Ce dos, cliente ou mannequin, de quoi se tromper. Et là, Alexandra Lamy ? Je suis nulle à ce jeu, je pourrais passer devant Brad Pitt et crier « Oh, Will Smith ». Oui, à ce point là ! J’ai déjà été assise à la table de Christophe Lambert – une autre époque, n’est-ce-pas? – sans le voir.

c’est compliqué la vie, à Paris.

… à suivre

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