21 décembre. 21.12.2012. La fin du monde selon le calendrier Maya. Quelle connerie. Je n’en peux plus. Une journée pour les journalistes qui n’ont rien à dire, écrivait L. sur sa page fb. D’abord, cette prédiction sort de nulle part, sauf de l’imagination fertile d’un barge en manque de popularité. Ensuite, elle abuse de la faiblesse psychologique d’un bon nombre d’individus déjà maltraités par la crise, et la vie en général. C’est bien simple, le nombre de sectes augmente, celui de ses lucratifs adhérents explose.

La peur… de perdre quelque chose, de l’autre, de la différence, de la nouveauté, etc.

En cette journée dédiée partout en Occident au même thème apocalyptique, j’ai quand même relevé plusieurs remarques intéressantes.

Cet excentrique moment est la 183e fin du monde annoncée depuis l’aube des temps. Comme quoi, les Mayas n’ont pas privilège ! Il semblerait que les périodes de crises majeures soient fécondes en prévision de cet ordre.

La fin du monde prend aussi beaucoup plus de sens en Occident que dans les pays en développement. Quelle surprise. En Asie, ou en Afrique, les préoccupations sont pas mal plus terre à terre. Quand la survie quotidienne reste une priorité, et que les cataclysmes naturels sont légion, la fin du monde ressemble à un mauvais gag. La faim du monde reste l’exclusive priorité.

L’écrivain Pascal Bruckner signalait que la fin du monde suggère la fin de la suprématie de l’Occident sur le reste de la planète. Pour le coup, ça fait peur. Nous les anciens colonisateurs, nous les riches qui avons tout possédé, jusqu’à l’âme de nos esclaves, voyons les anciens colonisés émerger. Or, on a tout à perdre : nos richesses, notre pouvoir, notre démocratie…

Ma journée s’est déroulée comme prévue : prélude aux vacances scolaires, à quelques jours des réveillons, avec son lot d’achats, de bataille claustrophobe dans les supermarchés, d’enfants surexcités et de grelots tintinnabulants. J’ai même fait le ménage, c’est vraiment la fin du monde !