Même pas mal. La tête à peine en vrac. La famille traîne en longueur : déjeuner sans heure, jeux dans le salon, musique chaloupée. Les enfants refusent de quitter leur pyjama. Tous les canapés sont occupés. Tous sous la couette devant un film. Journée grignotage. La corbeille de fruits se vide. L’assiette de brioches, aussi. Les siestes se multiplient.
C’est Noël.
Le réveillon était joyeux, heureux. Chacun sur son 36, des étoiles dans les yeux en écho à celle qui brille en haut du sapin. Les flûtes s’entrechoquent. Champagne. Blagues, rires, anecdotes, rires… Conversations qui rebondissent. Les entrées sont dévorées : champignons farcis. Humm, avec une noix de foie gras. Décadent. Verrine au canard confit et mousse de marron. Encore raté, toujours aussi bon.
C’est l’heure de la messe. Les mécréants restent. J’en suis. J’appelle mes amies; Noël partage, pardon, paix. Salut les filles, joyeux Noël. À Montréal, l’après-midi commence sur les skis ou autour des fourneaux. Bonne humeur omniprésente.
Retour dans la salle à manger. Dîner. Délicieux, forcément. Man’ est un chef d’origine contrôlée. Dans une autre vie, il devait honorer les tables royales. Le Vacqueyras sied à merveille à la noix de veau. Enfin… le déballage des cadeaux. Minuit passé depuis longtemps. Mon lutin déchiffre chaque emballage. Sa cousine l’accompagne… Ça presse. Quelle hâte de recevoir un paquet, plusieurs, plein de paquets. Découvrir le contenu. Décadent. Allez, ça fait partie du jeu. Un peu. Les papiers multicolores se consument dans la cheminée, l’un après l’autre.
On a pensé à vous, mes filles… Souvent. Le sourire en coin. Aujourd’hui encore. Tandis que j’étire les minutes à côté du sapin, maintenant au pied nu. Je soupçonne que Marge serait allée marcher avec les grands. Ju, aurait ponctué l’écoulement du temps de ses éclats de rire . Pyjama, clairement.
J’aime ces journées en parallèle. Quel luxe. Merci la vie, et la famille. Ça doit être ça, la magie de Noël !?!