À la recherche de la recette de galette des rois pour dimanche, je retourne la cuisine. Je fouille, je cherche, je scrute chacun des livres que j’ai accumulé au fil des voyages et que j’ai rapporté à Bordeaux. Finalement, j’attrape la bible : le Larousse de la cuisine. Plus de vingt ans qu’il me suit partout. Je lui dois presque toutes mes premières expériences culinaires.
J’ouvre le livre avec délicatesse. La couverture est déchirée depuis longtemps. Il y a des tâches partout. Les recettes collectées à droite à gauche s’accumulent. Certaines, faxées (du temps où cet objet servait encore), ont perdu toute couleur et sont devenues illisibles. D’autres sont écrites à l’arrière d’enveloppes usagées et de vieux bouts de cartons d’emballage. La mousse de foies de volailles aux pistaches, la première recette qu’Hélène m’a transmise, il y a plus de vingt ans. Je reconnaitrais son écriture entre mille. Le pain au coco de Linda, à Tahiti. Tous mes enfants en bavent encore en l’évoquant.
Au-delà des souvenirs gustatifs, plonger dans les pages de ce dictionnaire réveille la nostalgie des copines. Plusieurs de mes amies de Montréal – spécialement Anne et Hélène, pour ne pas les nommer – pourraient être chef de grands restaurants. Elles manient avec talent et exigence, une connaissance approfondie des bases, une approche des saveurs et une curiosité des goûts, qui rendent leurs plats délicieux, et magnifiques. Bon, et beau.
Vous me manquez les filles. Nos soupers interminables, nos discussions popote autour d’un verre de vin, nos découvertes de nouvelles épiceries, d’ingrédients inattendus, des restaurants différents. Tout ce qui faisait qu’au-delà de notre amitié, la bouffe avait une place incontournable dans notre quotidien, pour le rendre plus joyeux et convivial.
note. Je n’oublie pas les autres: Annelise, les rouleaux de printemps maison et la truite au jus d’orange, Annie et les restaurants Indiens de la rue Jean-Talon, Nicole (ça ne nous rajeunit pas, hein), les salades de tomates aux oignons frais, le curry d’agneau et la croustade aux pommes.
Nostalgie, quand tu nous tiens !
j’imagine le plaisir que tu as eu à déguster tous ces souvenirs. Les odeurs restent beaucoup aussi dans nos mémoires.
dans mon cas, un flair de Labrador m’imprime de force, toutes sortes d’odeurs dans le nez et dans le cerveau… les réactiver est assez naturel, mais parfois, je m’en passerais !
T’exagères. Et c’est pas de la fausse modestie. Je suis simplement comme Salieri dans Amadeus. OK, en moins tragique.
Autrement, elle fait des livraisons sur NDG Annelise? 😉
Encore moi.
Vous savez pourquoi elle reconnaîtrait mon écriture entre mille? C’est parce qu’on a pondu des dissert’ ensemble. L’équivalent universitaire de garder les cochons ensemble. Ça nous a valu des évaluations et des fous rires mémorables. Nostalgie quand tu nous tiens.