À quoi servent les grèves ? Dans mon livre à moi, à obtenir quelque chose que les patrons refusent. Dans une entreprise privée, c’est simple : les gentils syndicats toujours prompts à défendre la veuve et l’orphelin appellent à descendre dans la rue contre les méchants capitalistes qui dirigent en serrant la vis aux employés. Manichéen. Dans les services publics, ça se complique.
Parce que les patrons, c’est le gouvernement. Ou nous, finalement. Nous le public, nous les consommateurs – plus ou moins forcés – d’un service (ou d’un monopole). Quand les fonctionnaires entament un arrêt de travail, les profs, les pompiers, les médecins, et aujourd’hui les employés de France Inter, ils punissent d’abord et avant tout le public. Jusqu’à quel point cela influence-t-il le gouvernement ?
Depuis hier, rentrée officielle, les ondes de France Inter diffusent de la musique 24/24. Pas d’émissions, pas d’animations, pas d’informations. Juste de la musique. Dans le meilleur des cas, cela offre à certains artistes la possibilité d’être entendus, et la redevance qui vient avec; dans le pire, les auditeurs changent d’antenne et écoutent autre chose. Un peu de frustration certes, mais finalement, la découverte d’une autre matinale n’a pas plus d’effets que ça. Surtout les auditeurs n’ont aucune idée des motivations, des objectifs, des revendications des grévistes. Motus et bouche cousue. Personne n’en parle.
Du coup, je me demande : à quoi sert cette grève ?