Ah, les modes. J’ai reçu justement le catalogue La Redoute ce matin. En ce 10 janvier, je sais quelles seront les couleurs, les tissus, les coupes tendance l’été prochain. J’adore. Je me plonge dans les eaux turquoises des arrière plans et m’allonge sur les pages de sable chaud, les orteils en éventail. Je m’y crois alors que ça gèle dehors. La magie de la projection.
Les CV aussi subissent les effets de la mode. Je ne sais pas si les agences d’intérim et les DRH (je deviens tellement Française – hé hé – direction des ressources humaines) font appel à des agences pour connaître les prochaines tendances en CV, mais pourquoi pas ?
Au Québec, par exemple, un curriculum de 4 pages ne rebute pas. Chaque fonction occupée est décrite dans le détail : le titre, les tâches et surtout, les résultats obtenus. Cette approche a été une révélation quand je l’ai découverte au lendemain de mon licenciement. Quelle idée judicieuse. Quand j’étais rédactrice en chef, les ventes en kiosque ont augmenté de 10%… Ça n’explique pas toutes les raisons qui ont justifié cette augmentation, mais ça suggère que j’ai travaillé fort. Surtout, ça ancre le poste dans une réalité.
En France, mes CV détaillés n’ont aucun succès. On veut du court, du bref, du succinct. Le CV ne dit rien, tout est dans la lettre de motivation. Ma préférée ! Non mais, quand on y pense, c’est la différence entre l’Amérique – efficace, précis, objectif – et l’Europe – belles tournures, rond de plumes creux, subjectif – qui s’exprime jusque dans le CV.
Un jour, j’ai répondu à une annonce très peu explicite, en posant quelques questions visiblement bienvenues. Gentiment, le monsieur des RH m’a contactée, et proposé de repenser mon curriculum, envoyé du même coup. On ne comprend absolument pas qui vous êtes, en le lisant. Ah bon, je dois dire QUI je suis au travers de mon cheminement professionnel ? Psychanalyse sur une page : qui suis-je ? où vais-je ? Mes emplois vous le disent… Étonnant.
Finalement, j’ai découvert sur les recommandations d’une conseillère Pôle-emploi (pas la mienne), doyoubuzz. LE moyen de produire un CV virtuel. Interactif. Première page à l’écrit, et en version web, des infos qui complètent et expriment pleinement votre parcours. En plus, le choix des maquettes est varié.
Je devrais y arriver, non ?
Sauf que je ne parviendrais pas à remplacer ma conseillère du programme Cap sur l’entreprise. Elle part. Je me sens abandonnée. Comme quand le psy de mon ami est mort, ou que mon acupuncteur a lâché sa pratique. Un grand vide. Bon, elle me dit que sa remplaçante est formidable… Je vais la croire. Après tout, un suppléant peut aussi être mieux que celui dont il occupe le poste !?
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la suite ? et si je devenais mon propre patron …