Tout est venu d’une annonce, lue sur le blogue d’une copine de copine de Facebook. Wana cherchait un lieu où se marier l’été prochain en Alsace. Sa visite au kitschissime Salon du mariage l’ayant convaincue de sortir des sentiers battus et de créer son propre événement.
Justement, c’est ce que j’ai fait, il y a 10 ans. Inventer notre mariage. Faire de ce moment une exclusivité qui nous ressemble.
Je ne sais pas si c’était LE plus beau jour de notre vie ? Non, je ne crois pas. Une journée merveilleuse, formidable, heureuse. Une très belle journée, assurément, dans laquelle je me replonge avec délices.
Les conditions
– J’étais enceinte de mon 4e enfant. Avec mon bide énorme, et un boulot à temps plein, je ne veillais pas tard. La fête se tiendrait donc la journée.
– Pas beaucoup d’argent, des familles à distance et beaucoup d’amis. Je m’occuperais de tout.
– Civil ou religieux ? Là, j’avoue, nous avons tergiversé. L’option bouddhiste a longtemps été privilégiée. Un jour, Philippe nous a dit combien c’était absurde : « Vous n’êtes pas bouddhistes, et que vous pratiquiez ou pas, vous êtes, culturellement, catholiques. » La rencontre avec le père Richard, ancien missionnaire au Mozambique et parfaitement hors-normes, a été déterminante.
– Le lieu ? La petite chapelle en bois de Vale Perkins (Québec) nous faisait de l’oeil depuis qu’on louait un chalet quelques kilomètres plus loin. « Nous vous prêtons la prairie », diront en choeur Manon et Philippe. Ça tombe bien, la fête se déroulera à moins de 10 km de la cérémonie.
Les détails
Une fois les bases installées, l’organisation a coulé de source.
Location d’une tente – gros soleil et fortes pluies peuvent vous gâcher une journée d’été – avec une piste de danse en bois, et de toilettes portatives (de chantier) pour limiter l’accès à la salle de bain (dangereusement rustique) de la maison. Évidemment, des tables et des chaises. C’est mieux pour manger! Pas de déco superflue, pas de fleurs sur les tables : elles étaient partout autour, dans la campagne.
Un traiteur local pour le méchoui d’agneau, accompagné de légumes, servi avec entrée, fromages et dessert.
J’ai choisi et acheté les vins : 1/3 blanc, 2/3 rouge. Lalande Bellevue, un Bordeaux. Pas mal meilleur que l’affreux Vivolo que voulait me vendre un conseiller de la SAQ (Société des alcools du Québec, boutique qui monopolise la distribution). « Madame, c’est notre meilleur vendeur » m’avait-il indiqué. J’ai craché la gorgée que je testais. Meilleur vendeur, peut-être, mais pas pour nos goûts chipoteux. Je me revois encore acheter les caisses, parcourant la ville à la recherche des succursales où les bouteilles étaient encore disponibles. Et mine de rien, une fête de jour, par 40°C, à 100km de route des lieux de résidence, limite les excès d’alcool!
Chantal, la prof de violon de ma fille a constitué son quatuor à cordes : pendant plus de 6 heures, l’orchestre a interprété des musiques de tous les registres, avant qu’on installe la sono maison et les CD pré-enregistrés par les copains. Et Mathieu, notre ami photographe, a gracieusement accompagné la journée de ses clichés.
En terme de look, on ne s’est pas cassé la tête non plus. En plein soleil, en pleine nature, on se met joli, mais on reste simple. Lin, coton, les grands gagnants. Nos précédents mariages respectifs nous épargnaient le choix du blanc; quant à moi, le format éphémère de mon ventre évitait les dépenses incongrues.
La suite, le 19 juillet : le mariage.