Ça fait des jours que je ne lis plus. Ça m’arrive régulièrement. Je ne sais jamais trop pourquoi, à un moment donné, tous les livres m’ennuient. Je décroche. Ils se coiffent de poussière sur ma table de nuit. Je ne leur jette pas le moindre regard. Je les ignore. Je les troque pour des magazines ou ma revue de presse quotidienne.
Avant – lu jusqu’au dernier souffle, il y a eu le testament littéraire de David Servan-Schreiber. On peut se dire au revoir plusieurs fois, m’a bouleversée, sans autre bonne raison que sa profonde humanité. Après ça, le déluge. Comment se remettre d’un tel courage intellectuel, d’une telle déclaration d’amour à la vie.
Normalement, je ne lis que des romans ; jamais d’ouvrages sérieux sur une question ou une autre, encore plus rarement d’essais. Quelques biographies, il y a bien longtemps. Et pour retrouver les livres, j’attrape un polar. Si son intrigue me happe, c’est gagné. Il hameçonnera le suivant. Là encore, l’auteur n’est pas gage de plaisir. Un pavé de John Le Carré qui est passé devant mes yeux, les a endormis en quelques pages à peine.
C’est alors que j’ai commencé La Délicatesse, de David Foenkinos. À trois quatre phrases de l’arrêt, je me suis forcée à continuer. Je ne regrette pas. C’est délicieux, comme un éclair au café. Plaisir de l’instant, oublié la minute suivante. Une histoire d’amour, façon guimauve, très bien écrite, cabotine à souhait. Marc Levy avec de la grâce, de l’humour, et le sens de la phrase qui tue.
Aujourd’hui, je suis en manque. Mais au fil des stages d’écriture, je suis devenue exigeante, tendance chiante. Parce que je repère tous les trucs, les raccourcis, les tours de passe-passe. Je soupçonne les structures, les images, les scénarios. Non, faux, je préfère me laisser embarquer. Je ne devine rien. Seul le rythme compte, la souplesse des mots, et la couleur des sentiments.
S’il-vous-plaît, donnez-moi des idées.
*****
Je n’ai pas évoqué l’angoisse dans une bibliothèque. Parce que là, pour le coup, je ne sais absolument pas où poser le regard. Trop de choix, tue le choix !
Je te fais la liste des romans sur ma table de nuit…tu vas mourir de rire et certainement te retrouver…donc voici :
Pas fini…quelques pages…exactement 100…. LIMONOV de Emmanuel Carrère
En attente :
SOUFI MON AMOUR de Elif Shafak
ECRIRE TA VIE de Annie Ernaux
DORMIR AVEC CEUX QU’ON AIME de mon ami Gilles Leroy
ROSA CANDIDA de Audur Ava Olafsdottir
RAPIDE DANSEUR de Louise Desjardins (amie et sœur de Richard)
Comme tu peux voir je suis en retard dans mes lectures…impardonnable ! Vivement la plage et le soleil 🙂
Je ne vais pas coucher par écrit mes lectures Pascale, je crains qu’aucune ne t’intéresse vraiment 😉
Moi j’ai retrouvé le « goût » avec Leslie Kaplan (Le psychanalyste) parce que ça m’a fait cet effet-là aussi… trop d’écrans me suis-je demandée… je ne sais pas…
trop d’écrans… tu l’as dit.