Parce que j’ai retrouvé une chorale, parce que j’ai chanté I Like To Be in America, parce que j’ai écouté West Side Story.
Quelle fable magnifique. Inoubliable. Tellement contemporaine, 60 ans plus tard. Toujours d’actualité. Deux bandes s’affrontent autour d’amours inacceptables : celles d’un homme issu de l’immigration latine et d’une femme de classe moyenne ouvrière blanche. Des mots qui sonnent bizarrement en 2013, et pourtant.
Alors je pense à toutes ces absurdités d’aujourd’hui.
Des gens emprisonnés pour des conneries, des batailles rangées et stériles autour du mot mariage, des manifestations pour un soupçon de changement dans des horaires d’école. Waouh. Pendant ce temps-là, une mère vit dans un taudis, une joggeuse se fait assassiner, 10% de la population sont sans emploi. Les Roms sont chassés où qu’ils se posent, et une famille démunie est sortie du Musée d’Orsay parce qu’elle sent mauvais.
Un jour j’ai vu un documentaire sur des familles africaines qui rêvaient de rentrer chez elles, au village. Des années plus tard, toujours devant les caméras, elles sont revenues à la terre natale. Africa. Les hommes ont retrouvé l’arbre à palabres et leur dignité. Les femmes ont perdu l’eau courante, l’électricité, l’école au coin de la rue et l’épicerie, juste derrière. I Want To Be in America…
À quoi pense un homme qui vient du bout du monde – quelque part creux, loin, surréaliste, quand il arrive en ville ?