Je ne décolère pas. Un truc diffus. Pas trop d’explications formelles. Plutôt un ressenti. Le Elle de la semaine titre : Rajeunir. En Une, Ines de la Fressange, plus belle que jamais. Quinqua épanouie. Magnifique. Elle fait partie de ces femmes qui le resteront malgré l’âge (Andrée Putman, Elisabeth Badinter, et consorts).

Je ne retournerais pas à mes vingt ans. Même en rêve. Même si je voulais. Et je ne veux pas. Période ingrate s’il en est : qui suis-je ? Où vais-je ? Pourquoi les garçons ne me regardent pas ? Que puis-je pour leur plaire ? Qui suis-je ? Où vais-je ? Un cauchemar. Un paquet de femmes l’avoue. J’en suis. Je me trouvais moche, et grosse, et nulle. Bien plus heureuses à 50 qu’à 20.

Alors pourquoi ce diktat de l’éternelle jeunesse ? Parce que tous les hommes de 50 fuient leurs épouses pour des gamines de 20 ans ? Comment peut-on encore y croire ? Aucune chance, et tant mieux.

À nous l’énergie accomplie, le bien-être et l’assurance. Plus rien à prouver, plus rien à perdre. Surtout pas le temps. On se fait plaisir maintenant. Plus d’enfants à torcher, juste des ados et des jeunes adultes avec lesquels devenir complices. Ces jeunes là nous remettent en question et nous provoquent : ils nous refilent leur liberté et leur insouciance à grands coups de rebuffade, nous avons la curiosité de les écouter.

Cindy Joseph, découverte à 49 ans (photo) et aujourd’hui mannequin sénior de 63 ans.

Ouais, j’ai un corps de 50 piges, et alors ? Dans mon cœur, il fera toujours beau. J’ai porté quatre enfants et j’en suis fière. Ça laisse des traces de vie. J’ai grandi, j’ai appris, j’ai mûri. Pourquoi devrais-je cacher mon parcours derrière des crèmes, des régimes et des chirurgies esthétiques ?

Pourquoi des femmes soutiennent-elles le fantasme masculin de la séduction juvénile, alors qu’elles fondent devant les rides des Clooney, Pitt et consort ?

Et si on apprenait à être bien dans notre peau, à s’assumer et à affirmer haut et fort qu’on est belle à 50 ans !

Je crois que je vais me désabonner…