de mémoire mes amis étaient musiciens, ou photographes. Ou les deux. Puis des artistes reconnus, cinéastes, musiciens (encore), peintres (si). Je compensais peut-être ? Je suis la fille qui n’y croit pas. En elle, en moi.
J’ai passé des heures dans des bars plus ou moins glauques, louches, vides : des salles étranges pour des groupes anonymes au public absent. Applaudir les amis. Suivre moitié stone moitié bourrée l’éclosion des autres.
J’ai passé la date de péremption. Pourtant, hier, j’étais encore dans un drôle de bar, pour écouter un drôle de groupe. Des potes quadras qui se souviennent qu’ils aiment le rock. Et si ils en jouaient ?
Music make the people come together, change Madonna.
La soirée commence dans ce bar improbable. Les habitués entrent et ressortent. Trop de bruit. Leur routine disparaît derrière les échos de Talking Heads, Rolling Stones, Prince, The Police, Tina Turner… Ils partent, fuyant presque, pour revenir une heure plus tard soûls. La salle s’est vidée. Les chanteuses arrachent tout : trop sourd, englué dans des mots incompris, à côté du ton, du son. Le groupe suit, fidèle et entraînant. Il sauve la mise avec le sourire.
Magie de l’entrain. Personne se prend la tête. Just for fun.