Comme tout le monde, j’avais lu L’Homme aux cercles bleus (1991), premier roman à catapulter Fred Vargas et son commissaire Adamsberg au sommet des ventes de livres. J’avais bien aimé : l’écriture rythmée et joyeuse, le style qui se prend pas au sérieux, les personnages truculents, l’intrigue ficelée en finesse et le sujet inattendu. Mêmes commentaires pour Pars vite, reviens tard qui a confirmé le talent de l’auteure.
Vingt ans plus tard, L’Armée furieuse, 14e polar de l’archéozoologue (ça ne s’invente pas) Frédérique Audoin-Rouzeau, de son vrai nom, me fait renouer avec ces qualités originelles.
Là encore, la famille m’en a voulu : j’ai littéralement disparu pendant deux jours dans les quelques 420 pages du roman.
Tandis qu’Adamsberg cherche à prouver qu’un mari a bien tué son épouse à la mie de pain, et qu’un prestigieux chef d’entreprise parisien se fait carboniser dans sa rutilante Mercedes, il se passe d’étranges événements dans un village du creux Normand. Le commissaire, aidé de Danglard, sa bibliothèque ambulante, va se confronter aux contes et légendes moyenâgeuses entourant le Seigneur Hellequin et son Armée furieuse.
Si j’ai eu du mal à plonger dans les pages historiques du roman, je n’ai plus perdu une miette des infos révélées au compte-gouttes. Les personnages sont plus pittoresques que jamais, l’intrigue rebondit sans ralentissement, le rythme effréné ne se dément pas, et l’écriture reste toujours aussi simple et ludique. En un mot, j’adore.
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note en passant : j’ai détesté Sous les vents de Neptune dont l’histoire se déroulant au Québec ne tenait pas la route. Mais en général, peu d’auteurs parviennent à saisir la réalité de Montréal sans la caricaturer comme les Français aiment la lire.