Chez nous, les ELLE s’empilent sur un tabouret… aux toilettes. Ça donne le temps de les lire. Les feuilleter. Les observer attentivement. Comme cette couverture du 14 juin 2013.
Regardez bien.
Vous ne remarquez peut-être pas.
Le short. Le short est ouvert. Déboutonné et négligemment ouvert sous la tunique.
J’aimerais comprendre.
Pourquoi ? Pourquoi un magazine de nanas, destinés aux filles et à leurs mères, présente une femme au short ouvert ? Vision sexualisée d’un fantasme masculin. Oui oui, je revendique 25 ans de vie en Amérique du nord. Puritanisme ? Non, écoeurement du sexisme/machisme quotidien : un mannequin ne peut pas simplement contribuer à faire vendre, présenter des fringues ou n’importe quoi, elle doit donner une image « disponible ». Pour être cool, les copines, ouvrez vos shorts !
Dans le numéro du 28 juin, une étape supplémentaire. La rubrique C’est mon histoire raconte, en détails, les amours d’une femme et de deux hommes. En détails : Je sentais qu’on excitait mon clitoris tandis que je caressais un sexe sans me demander auquel des deux garçons il appartenait… etc. Je suis majeure et vaccinée. Le texte ne me choque pas, je ne suis cependant pas certaine qu’il soit publié au bon endroit. Je n’ai pas envie qu’une gamine de 10, 12, 14 ans – lectrice spontanée du mag de sa mère – lise cette aventure érotique.
J’assume. Puritanisme, encore ? Non. Sens du rôle d’un parent, sens de l’éducation, sens des limites, plutôt.
On est loin de l’esprit de Françoise Giroud, première rédactrice en chef de ELLE.