Ma fille m’a dit, un jour, qu’entre les déménagements de son père et les miens, elle avait changé 19 fois de maison en moins de vingt ans.
Le déménagement est un sport national au Québec. Chaque 1er juillet, les rues voient passer des camions, des cartons, des gens qui poussent, soufflent et râlent, des propriétaires grognons, des locataires joyeux, des chiens perdus, des chats miaulant. Il fait chaud, beau. La journée se termine en déclinaisons de bières fraîches et pizzas all dressed.
Moi même, j’ai quitté Versailles peu après ma naissance, puis Vitry-sur-Seine, Paris, Lille (rue Jean-Bart et rue Pharaon de Winter), re-Paris où j’ai bougé du 17e, au 5e en repassant par le 17e. Trois changements en trois ans. Ça c’était avant Montréal… Je me pratiquais.
Rue Saint-Denis en solo (4 mois), rue Saint-Denis avec colocs au coin de Sherbrooke (6 mois), ave du Parc avec Sylvie (2 ans), rue Drolet à la naissance des filles (3 ans), puis rue Saint-Dominique (1 an), départ rue Durocher (4 ans) , ave Van Horne (1 an), rue Lanaudière pour la naissance des petits (5 ans), rue Davaar (1 an), enfin rue Wiseman où nous sommes restés sept ans. Un record. Neuf lieux de vie en 26 ans. Avec les années qui passent et la famille qui grandit, la quantité de choses à transporter augmente dramatiquement : j’ai commencé avec une valise (non, pas en carton), pour finir avec plusieurs camions.
Depuis deux ans, nous avons bougé deux fois. Encore.
Total ? 19 fois en bientôt 50 ans… Trois fois rien aux yeux des éternels expats qui changent de pays tous les deux ans. Et dire que certains naissent et meurent dans la même maison 😉