Mon moniteur de père a dû me planter sur des skis à 3 ans, peut-être quatre. Dès le début, j’ai eu froid… et peur. Je n’étais pas assez mauvaise pour m’épargner les semaines annuelles dans les Alpes. Je n’étais pas suffisamment bonne pour satisfaire les attentes paternelles qui fantasmaient une nouvelle Marielle Goetschel. Fille unique, pas de cousins, j’appréhendais les vacances à la neige. Ah, les drames en haut des noires que je m’obstinais à descendre au mieux en dérapage, au pire sur les fesses.
Jusqu’au jour où des copines m’ont accompagnée. Le ski est alors devenu l’occasion de faire la fête, de tomber aux pieds des beaux moniteurs, d’être aussi gelée que le sommet des pistes. C’est à cette période que je suis devenue un boulet… tentant, avec le sourire, de rattraper les potes tous excellents skieurs, préparant le gruau du matin et l’apéro du soir.
Arrivée au Québec, j’ai passé près de vingt ans loin des pistes.
Jusqu’au jour où… sacré karma, j’ai épousé un moniteur de ski – demi-Dieu sur des planches, ça ne s’invente pas. Sport culte dans ma belle famille, j’ai dû rapidement trouver une parade : le boulet ! Je m’occupe des petits et des débutants, assumant parfaitement d’être derrière le groupe : ils deviennent beaucoup trop vite meilleurs que moi. J’ai toujours aussi froid, peut-être un peu moins peur. J’ai pris des cours, hé hé. La dilettante me va très bien, et j’imagine des destinations ensoleillées pour les congés d’hiver 😉
ps. Hier, à Grandvalira en Andorre, il faisait beau (+5°C)… à 2500m d’altitude. La neige était parfaite ni trop molle ni trop croûteuse. Le soleil brillait. Peu de skieurs sur les pistes. Après trois jours de tempête, c’était bienvenu.
J’ose le dire, j’ai pris mon pied. Le ski soudain prenait tout son sens. Malgré les genoux cagneux, et la maladie de Raynaud beaucoup trop présente. J’étais à ma place, et j’ai aimé descendre les pistes cheveux au vent, plantant mon bâton comme il se doit 😉
des premières journées où seule la luge était imaginable !
nous nous sommes forcés à défier les éléments quelques heures durant. Avant que le froid me gèle les os et m’oblige à rentrer.
puis le soleil fût, et le domaine skiable de Grandvalira s’est offert à nous. 200km de pistes dit la brochure. Nous en avons testé un paquet. Plaisir total.
un petit côté James Bond, non ?