Si j’avais gardé les tout petits enfants – genre crèche ou garderie, j’aurais appelé ce lieu : patience 0. Zéro. Je suis l’incarnation du manque de patience. Mes enfants peuvent vous en parler. Bon, je progresse. Mais de là à me cogner des heures de décolleuse….
À ma grande surprise, j’endure. Pire, j’aime cette répétition du geste. Attendre que l’eau bout, le jet de vapeur, poser la raclette sur le mur, attendre, surtout attendre, commencer à décoller le papier peint, tirer doucement, tout doucement, attendre à nouveau, raclette posée. Recommencer jusqu’au pied du mur.
Au début, l’esprit est alerte, prompt à répondre à toute sollicitation. Puis, il s’engourdit. Enfin, il se met en sourdine. Méditation. C’est sur ce mode inattendu que j’ai décollé le papier peint des trois chambres et du walk-in. Machine. Aucune émotion. Je fais ce que j’ai à faire sans réfléchir. Je fais. Point.
Mes enfants sont formidables. Non non, pas comme tous les parents; Bien sûr, mes petits sont les 8, 9, 10, et 11e merveilles du monde, bien sûr. Mais au-delà de ce concept rabâché, je constate que mes enfants – les deux petits au moins – sont étonnants.
Du matin au soir, avec le sourire et le coeur à l’ouvrage, ils triment. Non, je n’ai pas troqué mes citoyennetés franco-canadienne pour des papiers chinois. Mais je suis BLUFFÉ par leur constance sur le chantier. Ils n’arrêtent pas.