Minute blonde, grand moment de solitude et deux nouveaux amis : la ponceuse et l’immense rallonge à enrouleur. Je ne connaissais que ceux des spis (sur les voiliers), quelle sotte. Enfin, je me coucherai moins bête.
– vous enfilez le sac sur l’avant, dit le marchand en joignant le geste à la parole… – ah oui, comme une capote ? je m’entends répondre, le déconcertant totalement !
j’essaye de manipuler le bastringue, lève la poignée, descend l’autre. – mais pourquoi ça ne se met pas en marche ? – parce qu’il faut « brancher » d’abord. – ah oui… très grand moment de solitude.
en prenant la photo, j’ai réalisé qu’il me manquait quelque chose…
le masque, bien sûr !
la grande trace noire ? j’ai démarré la ponceuse… sans installer l’abrasif ! minute blonde.
et une fois installé, je l’ai mal placé, ou je ne sais pas trop finalement. Il s’est arraché tout seul comme un grand en moins de 5 minutes. J’ai un sale karma avec les abrasifs.
le 2e a tenu un peu plus longtemps. Puis j’ai laissé des traces, comme des miettes de petite Poucette noires, ou comme des pelures de taille crayon. Je regardais ça en m’interrogeant… tout en continuant de passer la ponceuse. D’un coup, allez, après 3 lattes de plancher, PAF. Cette fois, j’ai explosé le truc. C’est là que j’ai éclaté de rire.
bon matin : 15m2, papier #24, près de 2 heures.
après midi plus rude (et aucun Indien pour couper du bois). Il fait plus de 30° dehors. Dedans, sous ma casquette, derrière mon masque, survêtue d’une combin’ mi papier mi tissu…. je dégouline. Je suis dans un état second. Je vibre tellement de partout, que même à l’arrêt, mes mains continuent de vrombir.
les joies de la « grosse » ponceuse donc. Le marchand aurait pu me dire qu’il y avait un sens sur la bande d’abrasif. Bande d’abrasif toi même ! Ce truc fait tellement de bruit que les bouchons d’oreilles ne suffisent pas à la tâche. Au bout d’un moment, mon cerveau, en survie auditive décroche du réel. Je pars dans une autre dimension. Troublant. La machine fonctionne, mon corps l’accompagne; je me détache, mon esprit s’évade. je refais le monde. Ce soir, loto à 135m d’euros. Un peu comme dans La Liste de mes envies, je me questionne. Et qu’est-ce que je ferais moi ?
puis, c’est l’heure des enfants. Ça tombe bien, je n’en peux plus. Déjà la 3e douche de la journée. 32° dehors, beaucoup plus à l’intérieur. J’ai faim aussi. La poudre que mon nez renifle depuis ce matin ne me comble pas.
ça ne marche pas mon affaire. Le marchand m’a bien dit : si le plancher est creusé ou bosselé, passez en diagonale, plutôt que dans le sens des lattes. Résultats de grosses traces. Mince. Le cauchemar. Tous les mecs me l’avaient dit. 1. ne jamais arrêter la machine quand elle abrase; 2. ne jamais rouler perpendiculaire aux lattes, et 3. faire attention aux traces. Mince, j’ai tout faux. Un téléphone avec le mari arrête net mon semblant d’enthousiasme. Je ne peux pas passer les abrasifs plus « doux » tant qu’il reste des traces non abrasées !!!!
sauf qu’il est 15:00. Je n’en peux plus. Je n’ai qu’une toute petite ponceuse… Je ne peux même pas embarquer mes petits. Appels de tous les côtés : aucun ami n’a de ponceuse dispo. Bon. Crevée je suis, mais, crevable je ne suis pas. Avec ma petite ponceuse normale, je me cogne toutes les marques inopportunes. J’ai chaud, j’ai soif, j’en ai marre. Tel l’âne opiniâtre, je persiste.
finalement, je décroche après 19:00. Je pense aux voisins, forcément. Le boucan qu’ils endurent depuis ce matin. Et pour me détendre, je pars faire les courses pour le dîner… ah ha. P’tite vie.
fille qui s’y colle : mini ponceuse, micro enthousiasme. total : 15 minutes !
il reste beaucoup trop d’espaces « non blanchis/poncés/sablés »
fils à la rescousse, maître du plâtre.
il faut quand même beaucoup d’imagination à ce jour. J-14. AAAAHHHHHHH non mais au secours. Regardez, il n’y a même pas les bases !
l’invention du siècle : une échelle qui s’installe dans les escaliers. Génial, non ? Bon après, chacun son centre d’intérêt. Bande de rabat-joie !
quand je pense qu’il m’a volé mon jouet ! un comble. Il est jaloux. Je suis sûre.