même pas peur !
Écrit il y a 5 jours, parce qu’aujourd’hui, je suis en über panique; en fait non. Le stress dépasse trop la dose prescrite. Pour un peu, je rirais, façon Satanas dans les Fous du volant (Wacky Races en vo). Nerveux.
Parce que là, on nage en plein délire. 2e déménagement demain, cette fois, de mon bled à mon bled… Le poulailler n’est pas démonté, les meubles non plus d’ailleurs, la cuisine est accueillante, mais pleine, comme le réfrigérateur (je viens d’apprendre que la marque américaine LG, venait de Life is Good), au fait. Quant au transfert de la basse-cour…
le garde manger, au petit dej’
Forcément, ça fait deux jours que je fais le taxi, et que je me débats avec mon adresse changeante. 45 minutes avec le mec du gaz (patient, persévérant et drôle). Quand même. Déchetterie, aussi. Préparation d’un colis pour Lunettes sans frontières (qui redonne vie à vos vieilles binocles, et les envoie en Afrique)
L’école du chantier, ou quand les murs me parlent. Ah, je n’ai pas raconté ?
Depuis que j’ai commencé les travaux (je dis « je », parce que c’est rarement « nous », même si c’est toujours mieux à 2), je suis en mode apprentissage. Formidable, sauf quand l’échéancier est délibérément trop serré. Après le décollage de papier peint, le ponçage de planchers, et avant la peinture à la chaux, il faut embellir les supports. Les magnifier. Enfin, les rendre propres: boucher les fissures, les trous et toutes les imperfections qui se verraient. Enduit, donc.
Mais, mais, j’ai jamais fait ça moi ! Fred-peu-disponible-mais-excellent-pédagogue m’explique. À la 3e reprise, il me parle à peu près comme à une décérébrée… ce que je suis ces temps-ci. « Tu n’écoutes pas » sermonne-t-il. « J’écoute, j’ai tout compris les trois mélanges selon la taille de la fissure, du trou, ou du mur complet à refaire… mais je ne VOIS pas où les appliquer. Simple, non? »
avant : le petit trou qui fait « plouch »
après : bye bye plâtre. C’est net, non ?
Pendant le nettoyage des murs (lire : enlever les derniers morceaux de papier peint encore collés), je tapote le revêtement. Toc, toc, toc, plouch. Plouch, plouch, toc, toc. Le morse n’est plus utilisé depuis 15 ans. Aux endroits « plouch », je m’empare d’un outil (euh, sans nom) et d’un marteau. Choc frontal… et le plâtre se décolle comme par enchantement. Gravats partout, poussière ailleurs, la réno c’est drôlement super.
J’avoue, j’ai adoré. L’esprit un peu bourrin sûrement. Il y a un côté jouissif à voir tomber un mur ! Quant à parler la même langue que lui… que du bonheur.
un avant/après plus représentatif
Aujourd’hui, enduit donc. Il faut bien reboucher, histoire d’isoler un peu nos pierres bicentenaires.
Normalement, à mon âge avancé, on ne fait plus son chantier – à moins d’être de la partie, ou maso – on le fait faire. On engage un entrepreneur, on pinaille sur la couleur des peintures, on s’étripe sur l’emplacement des meubles, on fait les chèques, on râle sur les délais pas respectés. Une routine de quinqua quoi. Nous, non ! Nous vivons à fond nos travaux. On sue à fond, live. Ma conclusion? Je rajeunis. Je vis comme une trentenaire. Mêmes rigolades, même insouciance (inconscience ?), même précarité, volonté, curiosité… je relève les manches, et hop, au boulot. Après, le stress a bien 50 piges, lui.
On va y arriver, hein ? Aussi vrai que Noël tombe le 25 décembre, on emménage demain. Garanti. Plutôt dans un chantier que dans une maison. Un détail sémantique, finalement.