J’ai craqué. Le sacro saint débat sur la langue me rattrape.
Loin de moi l’idée de défendre absolument le français pur et dur. J’aime qu’une langue évolue, qu’elle tourne, qu’elle s’accroche aux nouveaux mots, qu’elle s’enrichisse de celle des autres. J’aime surtout qu’une langue me… parle. Que le vocabulaire soit commun à une population et que les expressions lui ressemblent.
Au Québec, il est de bon ton de se moquer des Français pour leur emploi fréquent de mots anglais. « À Paris, on fait du shopping après avoir garé sa voiture au parking ». Pourtant, il n’y a pas de quoi être fier des « windshield » « bumper » « grinder » « shift de travail » « skipper un rendez-vous » « muffer son examen » « se booster à l’endorphine » « c’est chill » comme disent les jeunes, et même « J’suis down » employé en contresens complet de la version originale. La liste est longue. Les mots et expressions anglais utilisés au Québec (certains sont tout juste prononcés en français) ne sont pas les mêmes qu’en France. Et je garde le sourire quand j’entends certaines copines s’énerver parce que les Français disent « challenge » alors que le mot défi existe.
Mais là, les Français exagèrent. Pardon, les concepteurs-rédacteurs publicitaires. Dans les magazines, on ne compte pas les pubs dont l’accroche est écrite en anglais. Comme si les « créatifs » dirait Beigbeder n’étaient plus capables d’en écrire de suffisamment efficaces en français. Pour compenser leur manque d’imagination et leur incompétence sublimée à la coke, ils optent pour la langue de Shakespeare.
Ici, on lit en anglais… avec un accent qui est souvent loin de l’être. Je sais, je sais, c’est parce que le français n’a rien à craindre, il restera toujours la langue des Français!