Bien connu des services de police, Dominique Manotti, Folio Policiers, 2010

« Noir, c’est noir, il n’y a plus d’espoir » chantait Johnny. C’est à peu près la seule phrase qui m’est venue à l’esprit quand j’ai refermé ce livre, trois heures après l’avoir entamé. 238 pages sans l’ombre d’un soupçon de quart d’espoir d’amélioration… C’est lourd.

Bien connu des services de police raconte, presque comme une téléfiction – un truc commandé par une entreprise qui a l’air d’une véritable enquête journalistique – la réalité du commissariat de Panteuil en banlieue nord de Paris. Deux jeunes recrues – Sébastien Doche et Isabelle Lefèvre – se trouvent mêlées à des histoires totalement glauques; tous les flics sont désabusés, la plupart pourris jusqu’à la racine jusqu’à la patronne des lieux qui fricote avec le FN et trempe dans des arrangements immobiliers sordides histoire de virer les immigrés le plus loin possible de la ville.

Pastrini, le facho chauffeur de la patronne, qui a longtemps cogné de la racaille juste pour rire avant de s’acheter une conduite chez les flics ; l’ultra opportuniste Isabelle Le Muir qui vit dans les petits papiers du ministre de l’Intérieur et mise sur le nettoyage ethnique pour y rester;  Mitri, l’homme à tout faire surtout les tâches les plus basses; Pasturel qui entretient un réseau de putes pour financer la cagnotte du commissariat et s’offrir des sodomies gratis en passant, Ivan qui patrouille avec lui dans les parkings miteux et n’hésite pas, par lâcheté pure, à faire brûler vif son seul pote Balou un petit indic black qu’il a un jour sauvé de la rue, le gros Robert qui écoute les plaintes mais ne les enregistre qu’en fonction des statistiques quitte à ce qu’une femme soit finalement poignardée par son mari quelques jours après; et puis un immeuble squat de Maliens qui brûle laissant une quinzaine de cadavres derrière, des voitures volées, etc. La routine quoi. Il y a bien Noria qui cherche à comprendre, à savoir, à trouver, à dénicher des indices, des preuves contre tout cette sale mécanique. Même elle n’obtiendra rien et devra se contenter d’un étouffement des affaires.

Trop près de la réalité? Peut-être. Assurément trop déprimant pour moi et pour le jeune Doche qui démissionne à la fin. Aucun espoir, aucune lumière, aucune rédemption. On dirait du Izzo! Pas mon truc.

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