C’est mon anniversaire. Je suis bien contente: toute la famille est gentille. Tous les amis sont attentionnés. Quelque soit l’âge atteint ce jour-là, tout le monde joue le jeu et nous replonge en enfance, quand chaque anniversaire était essentiel.

– maman, est-ce qu’une poule te ferait plaisir ? Non mais je te demande, parce qu’un jour je t’ai offert des poissons rouges et tu n’as pas complètement apprécié.

Va pour la poule alors. Qui dit anniversaire, dit cadeau. J’adore ça, mais c’est sur ce point que les intimes me détestent. C’est dur pour eux : un peu compliqué de me faire une surprise. Pire, une surprise qui me plaise. Surtout en ces temps difficiles où chaque dépense superflue me fait friser la culpabilité et le portefeuille, même si je me contente de la recevoir.

– maman, tu es chiante, tout ce que j’avais prévu, tu l’as fait avant moi ! Et comment je te fais un cadeau moi ?

Savez-vous quoi, famille, amis… Vous savoir à mes côtés – en vrai ou en virtuel – savoir que vous pensez à moi, que vous m’aimez et que vous me pardonnerez mes erreurs, mes excès, mes bêtises , toutes les conneries que je dis, que je fais, sont les plus cadeaux que vous me faites. Ça dure toute l’année, depuis bien longtemps déjà, pas mal plus en tout cas que la seule petite journée du 16 novembre. Et ça m’empêche de penser que je vieillis !

En plus, il fait beau : regardez, même l’érable illumine notre jardin (oui, la photo, en haut)